dimanche 7 avril 2013

"Chéri , vous permettez que je vous appelle Monsieur le Rabbin? III












"Chéri , vous permettez que je vous appelle Monsieur le Rabbin?"


Entre chaque chapitre , un petit mot de sagesse venu je ne sais d' où qui me remettra les idées en place 






III


 Être née sur un terre bénie des dieux, chance ou justice, c’est selon, les mots sont pales. Le mariage avec l’île avait viré à la romance sans paroles sous une baguette amputée de sa magie. La volatile dévia vers une vie érémitique. Avec ses Strette (gorges étroites), ses creux, ses bosses entre ciel et mer, forêts de chênes liège, tours génoises, sables dorés, rochers violets, conteurs, mafieux , bergers, hauts fonctionnaires revenus des terres lointaines, asphodèles et lentisques, cet éperon dans la mer lui apparut comme une maladie inguérissable, un acte d’ amour violent mais dépouillé de sexe. 
Pour un amante éprise d'architecture dont la clef de voûte de vie n 'était que jeux et paradoxes, après avoir fait trois fois le tour de l 'île, fallait triompher des frontières sauter par dessus les toits et les mers même si leurs chants déposaient des prières sur les pierres chaudes dans les sables d’un désert de glace, même si leurs voix avaient un étrange lien de chair.
 Dans un moment de haut voltage Taghrid pensa Dieu n‘existe pas . Sur le champ, elle se sentit délivrée mit en trois manips de métronome le compteur à zéro: Temps Un, une force positive créatrice ,Temps Deux, une force négative à tout foutre en l'air, troisième top une manne où pêle-mêle main de sang et déflagrations de vies, histoires, vagues d' histoires sans contexte, échos qui se flinguent, êtres de lumière, des plumes des nacres et des cochons . 
Une descente aux enfers où déportation valait mieux que insularité aiguë 

. Cette flammèche amoureuse par avance, assoiffée, cette passionnée sans entraves méditait. Pendant que l'image de son père adoré devenait plus lointaine, ce père devenait son maître des mots, lui faisant don à distance d’une richesse indestructible . Cet héritage distancié lui faisait oublier sans regrets les garçons blonds en djellabas, les escapades, les amants misérables, les affreux au grand coeur mais rien ne pourrait distraire Taghrid de son urgence à aimer. Hachem vint à la rescousse dans une montée de sève sans spiritualité, dans un échange où la bien aimée se mit en chasse et en position d' odalisque murée de vapeurs et d'encens . 

- « Maitre, je ne sais si nous pourrions échanger mille et une questions; en ce qui me concerne je me tiendrai modeste , tellement modeste vu l'intérêt que je pourrais susciter.Vous ne le savez pas encore , mais je suis une lente, une « plus - que lente » à comprendre, d'ailleurs je ne sais que sentir et seulement après, je saisis. Cela m'a joué des tours avec les comptables…...

 Je sais Salomon, je sais, tu n‘aimes pas que je t‘appelle Shlalm, d'ailleurs, m 'as tu jamais entendu ? Je serre ta tête entre mes cuisses et le roi est à moi, tu es face à mon sexe, tu fermes les yeux, mais je sais que même comme ça, tu me vois. 
C'est ton geste d’allégeance. 
Ta barbe pique. 

Entre nous un point de mire: la religion. Moi je n ‘en ai jamais eue. Toi, entre béréchit et Thora, prières et shofar, tu es au premier rang du Mur de l 'Ouest. Tu n‘es pas un rabbin, manquait plus que ça! J'apprends avec toi.Tu es ma yashiva qui baise.Tu peux transformer mon salon de thé en synagogue avec neuf comme toi, et tu pries et tu t’agites en hébreu. Je n 'ai rien compris, je sais seulement que tu n 'appelles pas Dieu, Dieu. Enfant, j'avais entendu dire que Dieu pouvait tout, appeler des enfants au ciel et alors les mamans pleuraient. Même des grandes personnes.
 Quand notre grand-père est mort, j'ai dit à mes cousins: allons sous les chaises de la salle à manger, les housses nous protégeront. Ne reste de cette salle immergée dans mes amours enfantines que l' état silencieux d' un royaume ombré d'amours cristallines .
 Un très long temps a passé. J‘ai appris, désappris. J’ai suivi les uns et les autres, j’ai partagé leurs pensées parfois leurs nuits, tout en gardant une part de discernement que le café du matin rendait plus facile .
 - Shlalm, ton savoir serait-il une arme de foi, de combat? Serais-je un fétu dans notre relation faite de messages quotidiens, de coups de fils? Serais-je la bombe dont tu n‘avais pas besoin mais que tu drives si bien et en même temps dont tu ne peux te passer ? Tes mots me tiennent en état de vibrance, tous, ton refuge de mots, refuge de papier, mots porteurs de destruction, mots déshydratés, mots qui tombent par terre et que je ramasse avec ferveur, homme de métier de mots, toute ta littérature où je pénètre par effraction, où le frisson passe de mon cerveau à mon utérus . 

Souvenez-vous, chéri, mon rabbin d’occasion comment nous avons buté l‘un sur l‘autre. J'avais profité d'un journal partant je ne sais où, je jetais un bouteille d'eau précieuse dans un océan, avec la folle certitude que je me liais à tous ceux qui auraient la patience et la gentillesse de me lire. Je n’avais pas attaqué dur. Tu m'as saisie et comme ces petites lumières qui brillent une fois, pour une personne, tu m'as fait exister. 

.- «Puis je vous parler en particulier ?» - « Certes Taghrid nous pouvons nous parler, je suis même flatté de vous avoir intéressée. En même temps, j’ai peur que la communication ne soit pas facile. Je crains de n‘être pas assez....... ces textes que vous citez, un immense éventail de repères , des portes qui s’ ouvrent sur des portes............. ces noms que je n’arrive pas à prononcer …...…....mon vide de connaissances …... En même temps j ‘ai un petit peu peur. Je suis loin d'être sûr de toujours vous comprendre. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre réflexion sur le judaïsme ».

 - «Dés mes premières années de lycée je me suis demandée pourquoi je n 'étais pas juive ? 

-«Comment ça?» 

-« Aujourd'hui encore je peux être l' adolescente qui savoure la poésie, les petits gâteaux au miel, évoquer la douceur des mères de mes amies juives, Liliane Nahon, Danielle Taourel, Lydia Aaîche, la tiédeur des fins d' après midi où nos fantaisies de jeunes poétesses étaient encouragées par ces femmes souriantes où à tour de rôle nous exercions nos talents d'actrice - séduction autour de la table élégante, garnie de friandises et de sirops étalés sur une grande nappe blanche brodée.» 

-«Et tu crois que c'est ça être juive?» -« C'était ça pour moi !Juge de mon étonnement récent quand je découvris le livre de Shlomo Sand : «Comment j 'ai cessé d'être juif .

 - -« Alors , pense à Théodore Herzl : «Si tu le veux , ce ne sera pas une légende ..» 

-« Les Kabbalistes me passionnent, chez moi on dit que je n‘ai pas de méthode. C’est vrai, je médite en amande verte sur mon arbre en fleurs au milieu de la saison; un monate me dit viens et je vois le ciel s' ouvrir dans mes yeux, je me vide de moi avec une énergie d'enfer pour me réinventer à toi .» 

- « J'essaie, autant que possible, de rester dans la rationalité, alors que ce n'est pas le seul moyen de fonctionner, loin de là. Tandis que vous, vous êtes intuitive plus que ça, luxuriante, peut-être, je ne sais pas quel terme......... » 

La spiritualité me tombait sur la tête au juste moment sans plus de méthode que moi. Par logique ou par intuition je me mis à parler de Dieu, à le réduire à un impensable. J’étais face à un religieux. Ce fut d’un ton léger que je lui demandais : 

- « Voulez vous que je continue ? » 

Une petite goutte de discernement aurait pu me faire dériver sur une parallèle, mais voila !Je t’ai vu, je t’ai lu, je t’ai entendu, je t’ai répondu avant de me frotter à ton sexe et tu m'as fait perdre la boussole avec tes discours dilatés .Ton sourire vidéo a fait le reste. Un petit verre de vin blanc frais va me tenir en éveil ou le contraire, je ne sais plus très bien .C’est la tournée du ciel. Un petit oiseau pépille. Je suis devant mon ordi, il me gloussote à la fenêtre. Allez savoir ce qu‘il veut de moi. Est -ce bien raisonnable de répondre à un oiseau? de penser qu ‘ un astre de clarté traverse les murs de ma cabin-lodge et me regarde? 

Marie était juive; Jésus a été le Dieu de sa vie mais elle n’a été manipulée par aucune autre confusion intellectuelle que sa propre imagination, son rêve . Toi, Shlalm, le savant des universités , le plus parcheminé du monde des intellectuels, le mec qui m ‘a baisée, tu me fais passer par le chas de l ‘aiguille. Pour qui te prends-tu? Pour celui que tu n’oses même pas appeler par son nom, quand tu l’ écris, au point de mettre un point après la première lettre de son nom? Mais si tu me le demandes, le jour du Grand Pardon , 
j’ observerai la loi, je mettrai ce porte -jarretelle que tu aimes au fond du tiroir et je serai blonde. Je me demanderai toujours pourquoi et comment je ne suis pas juive. Nous serons chastes et tu n‘auras pas à insister, je ferai la même chose à chaque fête . Je persiste, la puissance de D.ieu est dans la tête de chacun et puis merde! - Schlalm, la clef du malheur et du bonheur , tu peux la trouver aussi ailleurs que dans une paracha .

 - « Tiens cela me fait penser à un jeu. Si vous vous définissiez par un adjectif, un seul, lequel serait-ce » 

- « Folle et digne de l 'être » - « Superbe » 

- « Hum! cela m 'a valu deux déconvenues. »

 -«Je regrette beaucoup de m'être couché avant de vous lire; on était presque en direct; pardonnez-moi. » 
Dans une ville où n ‘existerait aucun panneau de signalisation, je suis celle qui se dirigerait vers le coeur- centre-ville. Je me sentais approcher les voies de la Schékhinah .Tu mettais tout en oeuvre pour faire de moi ta chose. Brusquement de solitaire d' occasion je devins épouse affolée que des mots jetés à la mer conduisent à l'extase faisant de mes nuits des printemps d'anémone, me donnant la force réelle parallèle, clandestine d'une autre nature. Jaillie d'un rouleau de la Loi,Taghrid se mit à vivre avec la Torah qui d'une théorie devint spiritualité, corps vivant pour des vivants, dans des intervalles d'incantations elle attrapa au vol des mots savants comme « Amoraïm » et ne put vivre qu 'avec l'image d' un homme lourd pesant sur son corps . . -




  Entre chaque chapitre , un petit mot de sagesse venu je ne sais d' où qui me remettra les idées en place.
Après chapitre III


Mon agenda d'amant avec Phanom est le management d' un mari et d' un mari dont même un rabbin ne va pas être exclu .

Donc ne va pas croire que Shlalm est le monstrueux seigneur adoré de ta vie, il a vécu un amour de moine capucin dans un petit monde de vieux menant la marine à voile comme un commandant de vaisseau au sommet de la Montagne des Lions à Oran .

Ma chère paradante , je prends le même pari, je te le dis Shlalm a déjà mené la même promo dans un passé récent .

Mais dans le méchant tempo du mari amant contre l 'agnelle, ce jeu des amours de la Montagne des Lions , sois amie autant avec les agneaux qu'avec les lions parce que tous peuvent être amis dans le même combat qu'il s'agisse de peanuts ou de montagnes d' or et de punitions menées par les Dieux de la Bible armant les uns et les autres des mêmes intentions de tuer .






Aucun commentaire: