Je
suis resté longtemps imprégné des effluves du temps béni de mon
enfance africaine encore tiède.
Les images des
choses vécues n'ont jamais disparu, elles ont fait de moi un inconnu
dans la famille. Je gardais toujours en réserve cet instinct de
possession de ma terre de naissance, mais par dessus tout, c'est la
douceur prodiguée par ma gardienne, Hessie, qui réchauffait ma
mémoire.
Elle
avait su aimer, protéger la vie du
petit homme venu du paradis, ce
qu'elle chantonnait en s'occupant d'une pièce à l 'autre.
Elle
me jardinait.
J'avais
besoin d'elle nuit et jour, besoin de sa main dans la mienne, de la
sentir dans les parages.
Je
voyais dans son regard tout ce qu'un enfant fragile troublé par
cette terre de chair et de sang pouvait mûrir comme lien,
complicité. Dans quels résidus infus étais-je allé dénicher,
rendre sensible à mon épiderme cette puissance en montée du sol ?
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