lundi 12 août 2013

Même le Dieu des artistes en est Ba-Ba.







Voici   ce  qui  arrive à celles  et à ceux  qui écrivent  des «  billets  fous ».
J’avais  beaucoup travaillé sur  de  toiles  , des surfaces  murales, des plafonds ;
J’avais peint  des anges  des personnages gracieux,  puis un jour ou plutôt une  nuit  je succombai dans un rêve où  je me prenais pour un peintre . Ce  que  je dessinais ne ressemblait à rien , rien de reconnaissable .
J’étais seule  dans  ma nuit mais j’étais brave et  je m’acharnais. Les mois , les années  furent  douloureux .Je  ne  voyais pas où  ces traits me menaient .Mon wagon traversait  des tunnels les uns après les autres et  parfois un petit rayon de  satisfaction  surgissait  sous mes doigts .
Ça  se passait à NYC dans la  19 th street  à Chelsea  entre la 9eme  et la 10 eme Avenue .
Mon propriétaire Sam  Pomerantz  venait  souvent  me rendre visite depuis le rez-de- jardin où  il habitait .Ce vieil  homme collectionnait   les masques .Je ne saurai  jamais pourquoi ;tout  ce que je savais de lui  était qu’ il avait échappé aux nazis. Sa gentillesse pour moi se manifestait aussi  dans  sa  non exigence de  mes loyers  in  due -time .
Ceci n’était que le début d’ un tissu à textures multiples , un tissu  complexe où les gens, les choses , les idées  se  mettent  en marche, font  des pauses  et  repartent  dans une  nouvelle  aventure , le tout avec le plus grand naturel.
Naturellement  , oui mais pas  aussi innocemment et  parfois sans douceur .
Je n’étais plus celle d’avant et  n’étais pas encore devenue  une autre . Je ne pouvais  aller  plus avant sans une  orientation .Autour  de moi  on s’ inquiétait à peine, j’étais dans l’absence , que devais -je faire ?  Implorer ? Mais  qui? 
Abandonner ? C’était  disparaître sans vertu  est sans  courage .
Je  me questionnais: en  pente ou en  ascension? Nord , Sud, Est , Ouest n’avaient  de sens pour la petite chose qui  tournoyait entre  les parois lisses parfois,  rugueuses   ailleurs sur un terrain  qui ne pouvait  se nommer .
C’était  l’ oiseau animé  du venin de la peur d’ être assassiné  par  un chasseur  sans fusil.
Tout ça pour des clopinettes?
Et si  les fous des billets n’étaient pas si fous?

Ça   se passe  toujours à NYC .l’amour  que j’ai pour cette terre -là, that’s  the question !Mon amour pour cette terre  c’est aussi  de remettre  mes pas dans le assé  de mes empreintes  américaines , autrement -dit , je navigue  dans un  temps  qui  me libère du linéaire et agit sur moi comme  une bénédiction .Le monde  des sous  s’ émiette  sous mes yeux ;   je retrouve les rues à  NYC résonnantes comme le premier  jour d’ une renaissance  artistique , un jour de myriades  de monades  annonçant  la lune et les étoiles en plein  jour , bénissant ma vie suivie 
 d’ une autre  vie . 
Au  dixième  étage  de la maison de mon hôtesse , des jeux de  courbes et de droites m’ unissent à  ce lieu  avec un lien de compréhension qui me prend à la gorge  et gagnent  mon corps dans un monumental  instantané   coup de stupeur .
Monumental, oui , et  soudain.
Bien d es années  séparent ces tableaux de  ma vie actuelles , bie  es écrits ont  engagé ma vue et mon inspiration depuis le moment de leur naissance jusqu’aujourdhui , mais le mot de jumelage dans les deux cas  est renaissance.
Jumeler et commencer  un autre chapitre  c’est  juste  être amoureuse et  infidèle dans les mêmes conditions .  Mais surtout agir en assoiffée de  créativité magnifique   avec un certificat  de bonne conduite , le ventre joyeux et la magique complicité d’  une amitié divine , connaissant enfin la paix d’ une comateuse  dont  la punition  est définitivement achevée:marier  un certificat de  bonne conduite   avec  la joie d’ un assoiffé .

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