« Opposant au plafond de la
Chapelle Sixtine une sculpture négro africaine, Elie Faure en 1935 :
C’est elle qui obéit le plus étroitement aux préoccupations rythmiques
qui sont à l’origine même de l’œuvre d’art quelle que soit son apparence
et sa destination. Elle est complémentaire de la danse de la musique et
de l’architecture par sa forme, sa couleur, son décor symétrique, son
groupement arbitraire des éléments naturels, son refus obstiné
d’imitation pure et simple, sa facilité illimitée d’évocation de la
réalité et du rêve confondus, elle dénonce une variation entièrement
inédite dont le rythme seul constitue le véritable sujet. Elle reflète
l’ordre cosmique sans même le discuter ».
Je me propose d’aller toujours plus avant dans la pensée de Elie Faure, cet amateur fou de l’art, des artistes…
Il m’a paru logique le citant et le
re-citant de m’adresser à celui que Elie Faure met en cause, Michel-Ange
lui-même souhaitant lui voir faire un saut et répondre à celui pour qui
« vivre est encore trop peu ».
Je relis cette partie du texte de Elie
Faure une fois de plus. Ce ne sera pas la dernière. A chaque relecture
je revois l’unicité magnifique de l’Œuvre au plus haut d’un monument
sacré, de chaque personnage, leur magnifique douceur ou leur pureté dans
un jeu de lumières immergées dans une musique qui reste à inventer dans
l’œuvre de Michel-Ange, le master des lignes de la vie dans des arts
qui manipulent les corps sans les animer autrement que par les
dimensions de la vie qui, à ma connaissance, ne réside que dans l’art
des dynamiques via « antar » et « entar » dans le cartilage et
l’initiation au plus profond des hommes et des femmes.
Dans
ce contexte de magie des courbes et des complexités des musiques
magiques de la mort et de l’amour, rien de plus complet qu’un chant de
beauté et de vertu du couple de l’amitié entre Afrique et la maîtrise
d’un maître de la mentalité du parti de la Renaissance vers le mont du
trois millième siècle d’un art du grand coma de la civilisation du
plastique et de l’amour de la Real TV des nuls.
Voici ce que j’ai pu capter du Maître :
– Michel Ange :
« Même en étant au ciel rien ne
m’échappe, rien ne marche mieux que cheminer dans les milieux agités du
vague mugissement de l’art du magic circus ; donc même dans les nimbes
la vie est partout. Je suis en accord avec la partie de mon artistique
démesure dans les corps que j’ai dessinés sur le plafond de la Chapelle
Sixtine qui est le monde des mages et des agneaux de la Renaissance qui
ont été les vénales dorures de mon univers de monteur de marbres
artistiques, du mourir et du renaître dans l’amour du comparaître unis à
la joie du nu au masculin et au féminin peints densément et donnant
l’image du sentiment de nommer de manière muette un monde des nomades du
plafond, de nomades muets en muses ardentes et joueuses du même génie
unique que Rokia Traore comme au commencement de la genèse, il y eut un
jour et une nuit. Mais au génie de Rokia il faut ajouter la magie du
monde noir à un son et un goût pour aimanter les hommes et les femmes du
monde occidental dont les règles désignant la civilisation mondiale
désignent en même temps la fin d’un art dans le monde des morts et un
règlement armé d’une manipulation des génies enterrés par un monde de la
vacuité du mot amour de l’art et non des artistes. Dans cette pensée
toute vanité et toute bondieuserie est hors propos car naguère ma
mémoire des voix du ciel définissait des arias venant de la musique des
sphères. Aujourd’hui je mène la danse en trente mille petites musiques
monumentales juxtaposées comme des pages d’une partition magique
pareille à des myriades de petites fleurs murmurant chacune des poésies
en chargeant le ciel de les harmoniser ventilant les couleurs de petites
pensées imitant les sons des marguerites, des roses ; des jasmins, et
des muguets dans toute leur pureté ».
L’artiste que je suis sera pour toujours
médusée à se demander dans quelle partie de soi il faut puiser pour
accéder ou supposer accéder à la beauté d’une œuvre, sans savoir quel
attribut accorder à « beauté ».
Douceur ? Violence ? Agression ? Intelligence de la vision ? Voyage paradoxal vers le futur.
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