mercredi 24 février 2016

Voyage entre Beauté et Beauté avec Michel-Ange et Rokia Traore







« Opposant au plafond de la Chapelle Sixtine une sculpture négro africaine, Elie Faure en 1935 : C’est elle qui obéit le plus étroitement aux préoccupations rythmiques qui sont à l’origine même de l’œuvre d’art quelle que soit son apparence et sa destination. Elle est complémentaire de la danse de la musique et de l’architecture par sa forme, sa couleur, son décor symétrique, son groupement arbitraire des éléments naturels, son refus obstiné d’imitation pure et simple, sa facilité illimitée d’évocation de la réalité et du rêve confondus, elle dénonce une variation entièrement inédite dont le rythme seul constitue le véritable sujet. Elle reflète l’ordre cosmique sans même le discuter ».

Je me propose d’aller toujours plus avant dans la pensée de Elie Faure, cet amateur fou de l’art, des artistes…
Il m’a paru logique le citant et le re-citant de m’adresser à celui que Elie Faure met en cause, Michel-Ange lui-même souhaitant lui voir faire un saut et répondre à celui pour qui « vivre est encore trop peu ».

Je relis cette partie du texte de Elie Faure une fois de plus. Ce ne sera pas la dernière. A chaque relecture je revois l’unicité magnifique de l’Œuvre au plus haut d’un monument sacré, de chaque personnage, leur magnifique douceur ou leur pureté dans un jeu de lumières immergées dans une musique qui reste à inventer dans l’œuvre de Michel-Ange, le master des lignes de la vie dans des arts qui manipulent les corps sans les animer autrement que par les dimensions de la vie qui, à ma connaissance, ne réside que dans l’art des dynamiques via « antar » et « entar » dans le cartilage et l’initiation au plus profond des hommes et des femmes.

Dans ce contexte de magie des courbes et des complexités des musiques magiques de la mort et de l’amour, rien de plus complet qu’un chant de beauté et de vertu du couple de l’amitié entre Afrique et la maîtrise d’un maître de la mentalité du parti de la Renaissance vers le mont du trois millième siècle d’un art du grand coma de la civilisation du plastique et de l’amour de la Real TV des nuls.

Voici ce que j’ai pu capter du Maître :
– Michel Ange :
« Même en étant au ciel rien ne m’échappe, rien ne marche mieux que cheminer dans les milieux agités du vague mugissement de l’art du magic circus ; donc même dans les nimbes la vie est partout. Je suis en accord avec la partie de mon artistique démesure dans les corps que j’ai dessinés sur le plafond de la Chapelle Sixtine qui est le monde des mages et des agneaux de la Renaissance qui ont été les vénales dorures de mon univers de monteur de marbres artistiques, du mourir et du renaître dans l’amour du comparaître unis à la joie du nu au masculin et au féminin peints densément et donnant l’image du sentiment de nommer de manière muette un monde des nomades du plafond, de nomades muets en muses ardentes et joueuses du même génie unique que Rokia Traore comme au commencement de la genèse, il y eut un jour et une nuit. Mais au génie de Rokia il faut ajouter la magie du monde noir à un son et un goût pour aimanter les hommes et les femmes du monde occidental dont les règles désignant la civilisation mondiale désignent en même temps la fin d’un art dans le monde des morts et un règlement armé d’une manipulation des génies enterrés par un monde de la vacuité du mot amour de l’art et non des artistes. Dans cette pensée toute vanité et toute bondieuserie est hors propos car naguère ma mémoire des voix du ciel définissait des arias venant de la musique des sphères. Aujourd’hui je mène la danse en trente mille petites musiques monumentales juxtaposées comme des pages d’une partition magique pareille à des myriades de petites fleurs murmurant chacune des poésies en chargeant le ciel de les harmoniser ventilant les couleurs de petites pensées imitant les sons des marguerites, des roses ; des jasmins, et des muguets dans toute leur pureté ».
L’artiste que je suis sera pour toujours médusée à se demander dans quelle partie de soi il faut puiser pour accéder ou supposer accéder à la beauté d’une œuvre, sans savoir quel attribut accorder à « beauté ».

Douceur ? Violence ? Agression ? Intelligence de la vision ? Voyage paradoxal vers le futur.

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