Ma
pugnacité vole dare dare en 3 nano secondes au secours d’un
peuple pris dans les filets d’ une destruction massive de la
raison raisonnable louable de réclamer la protection de ses citoyens
tricotés, récoltés recueillis inoffensifs innocents tissés,
métissés devant une une horde déferlante .
Mon
grand père Caggini avait ouvert sa maison de Gambetta à Oran pour
accueillir un défilé d’Espagnols sans distinction de rang social
. IL y eut dans les chambres de haut en bas de la maison des
chirurgiens des électriciens des maçons et des universitaires . De
logues années après que mon grand- père ait quitté cette terre,
il y avait encore chez nous des gens qui parlaient espagnol, me
parlant de Picasso , de Garcia Yorca qui venaient manger à deux
heures de l ‘après midi ou à onze heures du soir . Nous les
enfants trouvions ça naturel .Bien qu’ayant appris l ‘allemand
en première langue , il reste que je peux comprendre cette
langue .
J’ai
grandi à Oran , Sur le parcours qui menaient à la rue Beauprêtre ,
une cote rude qui menaient au lycée nous partions en
groupe , laissions rue Gal Leclerc devant l ‘École Jeanne d’Arc
celles qui portaient un uniforme .Les autres , comme moi avaient
encore une bonne trotte à faire avant de passer devant la Cathédrale
, acheter un agua limone et traverser la cour de l ‘ancien
couvent transformé en Lycée . Elles s’appelaient Myriem ,
Estelle Kenza , Leila ,Maria elles portaient un tablier bleu et
c’est tout .C’était le temps des soquettes blanches , des
mises à la porte de la classe pour un fou rire qui dissipait les
copines , des visites impromptues de la directrice où tout le monde
se levait pour saluer ,des colles du samedi après-midi et des jupes
sages . Les garçons qui avaient les mêmes horaires que nous
tournaient au coin du Clichy pour rejoindre le Lycée Lamoricière
. Mon père l ‘avait fréquenté . Mon grand père lui avait eu un
parcours plus exotique . Ma mère avait été elle aussi dans le même
Lycée .Le tout pouvait nous faire croire que nous étions chez nous
.
C’est
la fin d’ une histoire d’ enfance .
Une
fission venue des armées de l ‘Histoire me ramenait sur les rives
d’ une planète où on m ‘appelait « pied- noir »!
Mais à y regarder de plus prés je me demande ce qui me distinguait
des nomades du pays qui s’enfonçait loin derrière les côtes
algériennes, eux qui sillonnaient le désert à dos de chameau sans
se soucier du cafouillage des choucas embourbés dans les coins
mortifères pleins de détritus . Des silhouettes bleues qui
maîtrisaient leur espace , connaissaient les puits , les oasis ,
savaient faire de quatre bouts de chiffons un abri pour femmes et
enfants . Ils occupaient le territoire mais ne le possédaient ;
la simplicité et la grandeur de leur solitude m ‘ont fait
entrevoir des frontières invisibles .
Enrobée
de bleu parcourant une cartographie à échelle cosmique, je commence
une aventure qui me confère un état privilégié d’ ubiquité ,
un pied en Chine et
l
‘autre en Amérique , tel un oiseau à deux pattes dansant le hip
-hop et le pas de deux comme Salah le danseur des rues .Sa gestuelle
enseignait la rage du siècle en marche .
La
logistique de monstres à visages humains, fossoyeurs de la
moitié du début vingt et unième siècle ouvrait le Bal des
Maudits.
C ‘est enfin la nuit , il fait beau .
J’eus une belle émotion en même temps qu’ une image sacrée : ma mère m’offrit un prélude de Bach qui m ‘apaisa avec un mot que je médite encore « Toi c’est moi et moi c’est toi ». Chaque note comme chaque lettre résonne en moi comme un sacrement .
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