dimanche 17 avril 2016

Francis Bacon- Le Magnifique Côté muet de la vie e n deux labels :Vat 69 e t Velasquez



 



Un jour je rencontrai un homme. Il était très beau.
Nous avons pris nos pinceaux nos tubes et nos pigments et nous sommes partis bras-dessus bras-dessous. Je ne savais rien de lui il ne saura jamais rien de moi.Nous ne parlions pas la même langue ; l’une venait du nord et l’autre du sud.
Lui était naturellement homosexuel et moi je pensais : si tu pouvais être un homosexuel-hétérosexuel tu serais le parfait maître de nos parentissimes pigments pareils à nos magistrales images de la vie.

Même Michel-Ange unissait sa voix aux nôtres : « Bacon dépeint le bénévolat de la vie et de la mort pendant le moment même où il peint un homme en pleine intimité avec sa chair vivante juste avant de passer dans l’ombre du tableau. Même Marie réaliserait aventureux de marier le rouge et le noir avec autant d’art et autant d’omerta que dans ce Triptych où la vie commence entre deux parois, brutale à peine engagée dans le monde des humains comme écrasée par un rocher de granit pour finir en plein emploi de temps dans le réglementaire mariage du sempiternel mirage des imitations de la variété des arpenteurs de l’immensité de la planète Art ».

Ce Triptych est manufacturé comme on dirait rué hors des parois vaginales d’un muet nudifié par une variété de femme sans imagination mais centralisée sur une méthode de modèle rare pour mettre bas. Même Michel-Ange murmurerait, mais de qui Dieu s’est-il moqué ?

Entre  charme et rugissement, entre image et tuerie de l’image, entre mutisme, magnétisme du tableau et aptitude à émulsionner le rudimentaire et l’immense complexité de la créativité, cette  monstrueuse  magnifique toile de 1951 riante du sang versé narquois mystique virginal nordique musclé jaspé eut cette veine animée par la vie quand elle atteint le sublime de l’image de la voracité de la vie.

En cheminant nous arrivâmes à la moitié du chemin, « nel mezzo del camin », répugnant à nous dire au-revoir malgré le magnifique moment partagé dans les méandres d’un corps naturellement harmonisé dans le monde des pigments et des pinceaux en soie astiqués comme une argenterie usée depuis belle lurette mais encore en état de faire semblant de briller.

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