mercredi 13 avril 2016

Je parle d' un pays qui n 'existe plus .

Avec les années, une partie de moi se métamorpho­sait en captive heureuse bénie, éperdument liée à ces deux souveraines de ma vie algérienne.
Les échappées au village nègre, les rues qui des­cendent dans les vieux quartiers d’Oran,la radieuse El -Bahia, qui ne sait pas faire autrement que de vivre à l‘heure espagnole,Wahran la ville des lions, aussi mystique que charnelle.
Mdina Jedida, le quartier arabe où sous chacun de mes pas mon cœur battait un peu plus lentement en aspirant le henné et le camoune. Dévalant les escali­ers de la rue de Gênes, une chaussure dans chaque main avec la jouissance d’une bohémienne en sursis, j‘allais ivre des parfums que je pistais pour le seul plaisir de la désobéissance .
Plus tard c’est à Tigditt, quartier arabe de Mostaga
nem où je puisais les éléments indissociables de ma voluptueuse unité de pensée avec mon pays.
Dans la lumière crue de midi, je bondissais d’une maison à l’autre entre les épices, les haïks, les chéchias dans une dépendance de fille avec sa mère lui disant à voix basse, aies le mariage de ton cœur avec le mariage de tes origines.

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