L’ insoumis
3
mars 1900 .
Le
jeune sicilien enivré de sommets n 'avait pu résister aux voix
du vent .
Les
forets tachées de soleil les murailles suspendues dans la
lumière les lentisques parfumés les défilés rocailleux les
pluies tièdes les abris de pierre les levers de soleils
flamboyants ne pouvaient assouvir l 'affamé.
Quand
un jour le vent est entré dans sa tête il est devenu vent.
La
nuit qui a précédé l'embarquement il s'était laissé enivrer
par le sac des vagues sur le quai et les éclairs fascinants de
promesses .
Il
portait la mer en lui à partir de là, que pouvait -il redouter?
Il
ressentait son corps comme l’ instrument de mesure lui
indiquant qu 'il était engagé sur la voie royale .
Il
regardait au dessus de lui et c'était le ciel, au dessous de lui
et c'était l 'eau . Les frontières devenaient invisibles.
Il
ne marcherait pas il volerait sur sur les eaux la seule voie
possible pour arracher son rôle d' homme libre à son île
méditerranéenne .
Il essuya son visage se retourna regarda la matûre et s'activa à hisser le bout du grand erg de la Marana qui appareillait pour la Chine .©L.C
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