vendredi 15 avril 2016

L’ insoumis










L’ insoumis 




3 mars 1900 .
Le jeune sicilien enivré de sommets n 'avait pu résister aux voix du vent .



Les forets tachées de soleil les murailles sus­pendues dans la lumière les lentisques parfumés les défilés rocailleux les pluies tièdes les abris de pierre les levers de soleils flamboyants ne pouvaient assouvir l 'affamé.
Quand un jour le vent est entré dans sa tête il est devenu vent.
La nuit qui a précédé l'embarquement il s'était laissé enivrer par le sac des vagues sur le quai et les éclairs fascinants de promesses .
Il portait la mer en lui à partir de là, que pouvait -il redouter?
Il ressentait son corps comme l’ instrument de mesure lui indiquant qu 'il était engagé sur la voie royale .
Il regardait au dessus de lui et c'était le ciel, au dessous de lui et c'était l 'eau . Les frontières devenaient invi­sibles.
Il ne marcherait pas il vole­rait sur sur les eaux la seule voie possible pour arra­cher son rôle d' homme libre à son île méditerranéenne .

Brusquement il se mit à penser dans une langue étrangère abandonnant son pa­tois d' origine .
Il essuya son visage se retourna regarda la matûre et s'activa à hisser le bout du grand erg de la Marana qui appareillait pour la Chine .©L.C







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