Si
les villes, surtout celles de la Méditerranée font semblant d’être
bien élevées la notre ne pouvait s’empêcher de s’agiter, de
rire et pleurer, tout ça très fort nuit et jour, mais notre
Gambetta, avait su garder son intimité sa vertu d’enfance
heureuse .
Notre royaume avait le précieux parfum d’un éternel
été peuplés de géraniums de feuilles de figuier et de terre
mouillée . On ne disait pas aux enfants qu’ils pouvaient marcher
sur les eaux mais on leur faisait parvenir des petits messages et
s’ils tendaient l’oreille près du foyer de la cheminée ils
entendaient une langue qui n’était pas celle qu’ils apprenaient
à l’école. C’était notre grand-père qui de la terrasse nous
racontait l’histoire d’un bouquetin né comme lui dans les parois
rocheuses de son île.
Sur
le manteau de cette cheminée les deux barbotines n’ont jamais émigré
comme les assiettes enrubannées de bleu et rose accrochées entre
les deux fenêtres qui donnaient sur le jardin de devant avec son
bougainvillée exubérant, violet.
Ce
petit jardin clôturé de grilles, c’était la première étape à
franchir avant la grosse porte en bois qui ouvrait sur notre
citadelle.
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