mercredi 11 mai 2016

Introduction à l’érotisme épistolaire chinois

http://www.causeur.fr/introduction-a-lerotisme-epistolaire-chinois-37948.html



L’homme, dans cette image, attache une grande importance érotique à empoigner l’un des deux lotus d’or et à sucer l’autre. Cette attirance notoire pour les petits pieds (débandés pour l’occasion) a beaucoup interloqué les Occidentaux qui furent au contact de la civilisation chinoise. Pourtant les orteils en Occident sont également l’objet de fascinations intenses et de soins langoureux : une langueur qui attend l’émotion, avec la langue donc, en prolégomènes ; et par des massages doux avec les doigts (ou la bouche encore) qui conduisent à l’assoupissement après l’extase.
La bordure du cadre comporte de nombreuses chauves-souris qui sont en Chine des symboles de la félicité, sans doute à cause de l’homonymie entre les caractères pour chauve-souris [蝙蝠BianFu] et l’un des bonheurs [福Fu], l’abondance. En fait il en faut trois pour les trois bonheurs que sont abondance 福 Fu, Bonheur  祿 Lu  et longévité 壽 Shou. Vivant la nuit, chassant les moustiques, la chauve-souris ne peut être que favorable aux ébats amoureux, le plus souvent nocturnes dans toutes les civilisations. C’est un être volant dont le (remarquable et remarqué) pénis, chez les males, permet de comprendre qu’on a pas affaire à un pigeon déguisé. Nous sommes donc loin en Chine de la chauve-souris vampire associé à Dracula [XiXieGui 吸血鬼], et plus près du baphomet ithyphallique que l’un de mes premiers amants parisiens m’emmena découvrir en haut du porche de l’église Saint-Merry, sous le prétexte sage en apparence – pour un premier rendez-vous  - de visiter une église (cinq minutes après, il me lutinait derrière un pilier).

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