http://www.causeur.fr/introduction-a-lerotisme-epistolaire-chinois-37948.html
L’homme, dans cette image, attache
une grande importance érotique à empoigner l’un des deux lotus d’or et à
sucer l’autre. Cette attirance notoire pour les petits pieds (débandés
pour l’occasion) a beaucoup interloqué les Occidentaux qui furent au
contact de la civilisation chinoise. Pourtant les orteils en Occident
sont également l’objet de fascinations intenses et de soins langoureux :
une langueur qui attend l’émotion, avec la langue donc, en prolégomènes
; et par des massages doux avec les doigts (ou la bouche encore) qui
conduisent à l’assoupissement après l’extase.
La
bordure du cadre comporte de nombreuses chauves-souris qui sont en
Chine des symboles de la félicité, sans doute à cause de l’homonymie
entre les caractères pour chauve-souris [蝙蝠BianFu] et l’un des bonheurs [福Fu], l’abondance. En fait il en faut trois pour les trois bonheurs que sont abondance 福 Fu, Bonheur 祿 Lu et longévité 壽 Shou.
Vivant la nuit, chassant les moustiques, la chauve-souris ne peut être
que favorable aux ébats amoureux, le plus souvent nocturnes dans toutes
les civilisations. C’est un être volant dont le (remarquable et
remarqué) pénis, chez les males, permet de comprendre qu’on a pas
affaire à un pigeon déguisé. Nous sommes donc loin en Chine de
la chauve-souris vampire associé à Dracula [XiXieGui 吸血鬼], et
plus près du baphomet ithyphallique que l’un de mes premiers amants
parisiens m’emmena découvrir en haut du porche de l’église Saint-Merry,
sous le prétexte sage en apparence – pour un premier rendez-vous - de
visiter une église (cinq minutes après, il me lutinait derrière un
pilier).
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