ORAN -blanca-
Rue adjudant-chef Pasquier.
-un texte d'Henri Martin-
Marinette Gil habitait à la « Marine » où elle naquit dans la future rue de « l’adjudant-chef Pasquier ». Elle demeurait au n°7 dans un immeuble modeste surnommé « El Patio de las Tinas », non loin de la « Casbah » et de la place de la Perle, le cœur de la Marine de la ville d'Oran.
Cette rue sera donc baptisée prochainement du nom de « rue de l’adjudant-chef Pasquier », dans ce bas-quartier, pour l’éternité et pour la fierté des habitants, ce petit peuple de réfugiés d’Andalousie.
Ce grand soldat, combattant héroïque de la Grande guerre, repoussa tout seul et avec bravoure une compagnie de Prussiens, du côté de Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace, dans le bois de Saint Pierremont, à proximité d’un chêne tricentenaire où Saint-Louis ordonna prêtre le curé Caparros, aïeul de celui de l’église Saint-Paul du célèbre quartier de Gambetta quelques siècles plus tard.
La guerre terminée, de retour à Oran dans son quartier de la Marine et à la veille de son mariage avec la tante de « Marinette de Chambéry », Georgina Lopez, la municipalité, pour honorer ce héros, sur proposition du ministère de la Guerre, avec l’accord du préfet installé depuis peu place Kléber, décida de baptiser enfin la rue sans nom du patio de « Las Tinas », « rue de l’adjudant-chef Pasquier », celle où demeuraient toujours Marinette Gil et sa tante, Georgina Lopez, connue aussi sous sobriquet amusant de « la Pasionaria du patio de las Tinas ».
Cette rue se situait à proximité de la rue de l’Intendance, là où naquirent deux personnages hauts en couleur, Sauveur Lubrano et José Bueno. Deux individus qui se firent remarquer, dès leur plus jeune âge, par leur participation à différents braquages avec le « gang de la Marine » de la belle époque. Le vol des croissants à la boulangerie de la rue Haute d'Orléans ainsi que celui des oranginas au Nautic- Bar, c'étaient eux.
Le jour de la grande cérémonie, à la table d’honneur installée, pour l'occasion, dans la salle du casino Bastrana, on apercevait le rabbin d’Oran, le curé de l’église Saint-Louis, le Rab de Tlemcen, Sidi Abdelkader Moesli et le consul d’Espagne d’alors, Monsieur Guijaro de Balzan y de Santa Cruz, mais aussi le maire de la commune libre de la Marine, Monsieur Del Castillo, le préfet sans son épouse qui venait de le quitter pour aller vivre avec son amant, Ernesto Tomas du Gang de Carteaux à Monteseco. Les amants s’installèrent, paraît-il, provisoirement, dans un local situé dans le sous-sol des tribunes du stade du FCO, avec l’accord de M. Gay, le président. L'affaire fit grand scandale dans la ville et les faubourgs car Ernest Tomas, jeune premier de Monteseco pouvait allègrement être le fils de cette walkyrie. Faut dire que la jeunesse des hauts quartiers de l'Est de la ville représentait une des plus belles générations puisque la suite des évènements nous fera découvrir la bataille de la cressonnière où les héros deviendront de véritables vedettes de cinéma dans des films locaux projetés dans les deux plus grandes salles du Lido et du Familia.
Bien entendu, la compagnie des Zouaves du régiment de l’adjudant-chef Pasquier était de la partie dans sa tenue d’apparat avec la belle ceinture rouge en coton teinté et tressé dans les filatures de Hammam bou Hadjar et rincée dans la célèbre source. Ce rinçage rendait infroissable le tissu et donna plus tard la qualité « Tergal », ce tissu qui permettait de se croire dans un bain Maure tant il faisait transpirer au point de faire évaporer les sels minéraux du corps et de provoquer des carences fatales .
Alphonse Paul François PASQUIER.
Né le 25 février 1884 à Oran (Algérie)., Conscrit de la classe 1904. , Incorporé dans le 2ème régiment de Marche d'Afrique, 1ère compagnie.
Grade: Adjudant- Chef. , Mort pour la France, le 6 novembre 1915 en Serbie à l'âge de 31 ans.
NB: Acte de son décès transcrit (comme par hasard)... Le 5 juillet 1916, à Oran . Il figure dans « Mémoire des Hommes »..
Rue adjudant-chef Pasquier.
-un texte d'Henri Martin-
Marinette Gil habitait à la « Marine » où elle naquit dans la future rue de « l’adjudant-chef Pasquier ». Elle demeurait au n°7 dans un immeuble modeste surnommé « El Patio de las Tinas », non loin de la « Casbah » et de la place de la Perle, le cœur de la Marine de la ville d'Oran.
Cette rue sera donc baptisée prochainement du nom de « rue de l’adjudant-chef Pasquier », dans ce bas-quartier, pour l’éternité et pour la fierté des habitants, ce petit peuple de réfugiés d’Andalousie.
Ce grand soldat, combattant héroïque de la Grande guerre, repoussa tout seul et avec bravoure une compagnie de Prussiens, du côté de Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace, dans le bois de Saint Pierremont, à proximité d’un chêne tricentenaire où Saint-Louis ordonna prêtre le curé Caparros, aïeul de celui de l’église Saint-Paul du célèbre quartier de Gambetta quelques siècles plus tard.
La guerre terminée, de retour à Oran dans son quartier de la Marine et à la veille de son mariage avec la tante de « Marinette de Chambéry », Georgina Lopez, la municipalité, pour honorer ce héros, sur proposition du ministère de la Guerre, avec l’accord du préfet installé depuis peu place Kléber, décida de baptiser enfin la rue sans nom du patio de « Las Tinas », « rue de l’adjudant-chef Pasquier », celle où demeuraient toujours Marinette Gil et sa tante, Georgina Lopez, connue aussi sous sobriquet amusant de « la Pasionaria du patio de las Tinas ».
Cette rue se situait à proximité de la rue de l’Intendance, là où naquirent deux personnages hauts en couleur, Sauveur Lubrano et José Bueno. Deux individus qui se firent remarquer, dès leur plus jeune âge, par leur participation à différents braquages avec le « gang de la Marine » de la belle époque. Le vol des croissants à la boulangerie de la rue Haute d'Orléans ainsi que celui des oranginas au Nautic- Bar, c'étaient eux.
Le jour de la grande cérémonie, à la table d’honneur installée, pour l'occasion, dans la salle du casino Bastrana, on apercevait le rabbin d’Oran, le curé de l’église Saint-Louis, le Rab de Tlemcen, Sidi Abdelkader Moesli et le consul d’Espagne d’alors, Monsieur Guijaro de Balzan y de Santa Cruz, mais aussi le maire de la commune libre de la Marine, Monsieur Del Castillo, le préfet sans son épouse qui venait de le quitter pour aller vivre avec son amant, Ernesto Tomas du Gang de Carteaux à Monteseco. Les amants s’installèrent, paraît-il, provisoirement, dans un local situé dans le sous-sol des tribunes du stade du FCO, avec l’accord de M. Gay, le président. L'affaire fit grand scandale dans la ville et les faubourgs car Ernest Tomas, jeune premier de Monteseco pouvait allègrement être le fils de cette walkyrie. Faut dire que la jeunesse des hauts quartiers de l'Est de la ville représentait une des plus belles générations puisque la suite des évènements nous fera découvrir la bataille de la cressonnière où les héros deviendront de véritables vedettes de cinéma dans des films locaux projetés dans les deux plus grandes salles du Lido et du Familia.
Bien entendu, la compagnie des Zouaves du régiment de l’adjudant-chef Pasquier était de la partie dans sa tenue d’apparat avec la belle ceinture rouge en coton teinté et tressé dans les filatures de Hammam bou Hadjar et rincée dans la célèbre source. Ce rinçage rendait infroissable le tissu et donna plus tard la qualité « Tergal », ce tissu qui permettait de se croire dans un bain Maure tant il faisait transpirer au point de faire évaporer les sels minéraux du corps et de provoquer des carences fatales .
Alphonse Paul François PASQUIER.
Né le 25 février 1884 à Oran (Algérie)., Conscrit de la classe 1904. , Incorporé dans le 2ème régiment de Marche d'Afrique, 1ère compagnie.
Grade: Adjudant- Chef. , Mort pour la France, le 6 novembre 1915 en Serbie à l'âge de 31 ans.
NB: Acte de son décès transcrit (comme par hasard)... Le 5 juillet 1916, à Oran . Il figure dans « Mémoire des Hommes »..
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