Aimer
à La Vie-à -La -Mort.
Destin fièvre étourdissement souffles et âmes fusionnent. Chopin et Richter inséparables pour une nuit enchantée . Dans ce scherzo un magistral passage entre explosions ,destinées ,mémoires en feu, perte du souffle du fragile du mutilé de l ‘amoureux vibrant de ses blessures .
Après le fa les quatre premières notes la -si-ré- fa- sont le script de cet instantané à peine regardé déjà déchiré réparti en quatre accords de cris de prières de réponses d’ interrogations des nombreuses ardeurs du nomade dans sa courte vie
Perdre la voix à la veille de sa mort est déjà perçu dans les magiques quatre notes du début .
Vif est le maître mot de ce scherzo dont la vie entière tressaille en glissandos de valse, de notes rageuses perdues entre deux soupirs .
J’ ai entendu SviatoslavRichter jouer ce scherzo au Festival « Les Nuits d'Alziprato » au couvent de Corbara en Corse du temps de Henry -Louis de La Grange, c’était une nuit d’été. Était-ce la magie du lieu, de ses hôtes ? Ces quatre premières notes suspendues après le fa premier nous tenaient-elles en suspens ou bien était-ce cette blanche avant de sombrer dans le vide du triolet ?
Une sensation de l‘unique
, de l‘incomparable, d’un pianiste que nous avions vu entrer en
tremblant d’ angoisse presque blanc à qui tout le monde se
sentiait lié qui nous impressionnait et dont je garde une image
dont je peux me saisir et me ressaisir .
Qui
sait le chemin qu‘a pu prendre un souvenir magistral ?
On est jamais aussi séparé ni aussi proche d’un être de chair ou d’esprit que l‘ on pense .
On est jamais aussi séparé ni aussi proche d’un être de chair ou d’esprit que l‘ on pense .
La
première fois que je visitais Paris j ‘avais oublié d’où je
venais la notion de distance ne comptait pas dans mon temps, les rues
que j‘avais parcourues main dans la main avec mon père m ‘avaient
émerveillée . La première fois que je me retrouvais sur la côte
d’Azur bien malgré moi , je décidais d’abolir la distance pour
souffrir moins . « Loin » Élie Wiesel a vécu toute
sa vie loin de moi même quand j’habitais Manhattan où lui aussi
résidait. Pourtant dans la nuit du 2 au 3 juillet je me suis
sentie touchée en plein cœur . Pourquoi le « stille nacht »
de mon enfance m’est -il venu en tête? Penser qu’il y a autant
de chemins vers Christ qu’il y a de visages qui lisent le Talmud me
plait tous avec le même questionnement .Ils ne se sont pas trompés
les Suédois qui ont choisi celui qui ouvre la grande Porte de la
Paix.
Méditation
étonnement ondes amoureuses du scherzo de mes jeunes années
mèneront dans les mémoires du monde la même belle valse que celle
du meilleur de l ‘âme de mon ami Elie Wiesel .
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