Je ne sais pas comment ça
arrive, comment les lenteurs s’ organisent pour nous
atteindre, par quelle voie nous pouvons nous ouvrir à elles
mais un lieu ou un temps arrive comme arrivent les saisons , les
pluies où les concernés, les éveillés, initiés du rien
entrent dan le jeu de l’emballement d’ un quotidien qui
attendait comme
l ‘ami perdu de vue qui revient éclairer un Octobre ciselé de
peines , de célébrations, de robes de bal, de pluies fines et
oubliées, de sourires esquissés , de voix assourdies dans un
passé dont on aurait juré ne jamais les oublier .
Partie d’ Ajaccio fin
septembre,pour une traversée de jour qu s’ annonçait
ensoleillée et calme je me préparais à assister au vernissage
de mon œuvre que j ‘avais dédicacée à BHLen hommage à « L’
Esprit du Judaïsme » .
J’avais réglé ça en
professionnelle , la mise en place le 27, le dernier coup de
réglage le 28 et l’ouverture le 29 à 19h30 puis je regagnerai
Paris.
Shimon Peres avait montré
des signes d’ inquiétude depuis quelques jours et le 29 il nous
quittait . Dans l ‘interview que
j ‘accordais au Centre
Fleg je me dissimulais comme un petit sujet d’arrière fond de
scène ; mais en même temps être associée au nom de l ‘ un
des père fondateurs d’ Israël donnait un sens inespéré à cette
aventure artistique dont j ‘avais écrit que mon été était
israélien . Mon invisibilité aussi bien en Israël que derrière
mon micro me convenait parfaitement et me conférait une aura d’
humilité dont je ne me serais jamais crue capable .
Ma mère avait libéré sur terre l ‘être qui allait commettre l ‘acte ignoble par excellence un professionnel de la santé foutant le camp au bout de la terre en laissant sa mère aux mains d’ une poignée de robots dans un centre nommé Cerilly incriminé publiquement pour maltraitance sur personnes fragiles .
Nous sommes le 6 Octobre
mon itinéraire sur Paris est interrompu par une fièvre massive .
Frissons violents . Arrêt sur Octobre dans un hôpital de campagne .
Je reste deux jours dans un état semi -comateux, perfusée, cloutée
, emballée , éraflée comme une vérité passagère annoncée
mais déjà blessée . Yeux clos, yeux ouverts , une fois
achevées les statues ne savent pas mentir.
Entre deux lignes, Jeanne
est passée ce jour d’ Octobre dans ma chambre sans s’attarder .
À peine a- t-elle pris le temps de partager ce qu ‘elle « lisait
au plafond » depuis sa jeunesse .Très délicatement je
posais deux gouttes « d’huile radieuse » sur son front
car j ‘ai toujours pris soin
de ma peau et il me semblait que c’était un geste dû à ce qui
avait été Jeanne et qui n ‘était plus Jeanne .
Nées
d’ un restant de petit visage nu sans ses veines de grandes ailes
d’ amour caressantes, vibrantes de secrets de petits souffles des
grandes voix d’un autre temps ont célébré dans une parcelle de
temps Les Jolis Noms des Octobres 2016.
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