mardi 28 mars 2017

– Merci Monsieur Finkielkraut de savoir être Français, de parler notre langue avec et sans accent et laissons les ordures se dissoudre dans les décharges : « taisez-vous pour le bien de la France » pourrit dans les bas-fonds d’une autre terre dont le seul nom a endeuillé nos familles. Tant que vous serez debout, la mèche au vent, nous nous sentirons à l’abri, chez nous.

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Un emploi du temps à temps complet en un jour de trente-six heures, une semaine de trente-six jours et trente-six chandelles en moins de trente secondes. Jérusalem à temps complet.
Les Murs du Kotel tirent le rideau et nous en restons éberlués effondrés.
« Bataclan » : Paris défiguré.
Cicatrices sur les visages ivres de chagrin. Yeux dévastés sur les pierres tombales.
« Figures-Doubles-Prismes » de Pierre Boulez :
– Pourtant on ne se connaissait pas quand tu a écrit cette œuvre retentissante de vérités.
– Tu réponds : « majestueusement accordée à ta vie ».
– Moi : Vision picturale affolée, apaisée détruite, reconstruite sans savoir que les morceaux n’ont pas besoin de moi pour revenir à leur place, ou à la place qu’ils choisissent pour moi. « Figures-Doubles-Prismes » saute, danse et se casse le nez sur la dalle dure. Du temps de ma mère, mes tempêtes trouvaient refuge. J’entends mes cris d’enfant et mes cris de mère effrayée par le monde meurtrier de mon fils.
Productrice rutilante de paillettes asséchées par un coup de sirocco, j’ouvre la cérémonie des Oscars pour des acteurs qui ont l’exigence que l’on est en droit d’attendre en ces temps mauvais. Les trophées ont des allures de lauriers, un parfum de grand dérangement, une saveur de carton pâte car mon discours ne porte pas plus loin que ma propre vision des murs de l’Élysée.
– Merci Monsieur Finkielkraut de savoir être Français, de parler notre langue avec et sans accent et laissons les ordures se dissoudre dans les décharges : « taisez-vous pour le bien de la France » pourrit dans les bas-fonds d’une autre terre dont le seul nom a endeuillé nos familles. Tant que vous serez debout, la mèche au vent, nous nous sentirons à l’abri, chez nous.
– Merci Monsieur Moax de m’avoir fait comprendre comment une terre de naissance enkystée dans des décennies de corruptions avec parenthèse de barbarie m’a ramenée sur un sol ferme sans nom, qui ne se sauve pas sous mes pieds. L’autre qui était le sceau de ma naissance a dérivé, a glissé ce jour sans que mon cœur se trouble. Merci d’avoir introduit dans ma mémoire que l’oubli est un état dont on ne sait plus dire ni le début ni la fin, un état qui subsiste sans faire mal, sans rendre heureux, un état qui estompe jusqu’à l’étonnement. Bref, un décès d’état conclu sous mes propres yeux, un Titanique pacifique, tout effroi éteint. Telle est la force d’une image dissoute pour l’homme sans ombre. Acte de décès ou de naissance, c’est au choix.
Si Herbert Hoover et Lou parlaient le mandarin nous ne savons pas vraiment la langue de François Hollande. Entre Pavane pour une infante défunte et Madame de… entre Ravel et Max Ophuls, spectateurs et auditeurs bloqués dans la rame de métro, ligne inconnue du conducteur du wagon, ils tripotent des nouvelles mâchées, remâchées.
– Merci Bernard-Henry Levy pour ce livre ami : L’Esprit du judaïsme. Je suis prête à l’ouvrir comme on ouvre la porte à un vieil ami que l’on a un peu brocardé, séducteur par nature, inattendu souvent. Augustin du 21ème siècle, chercheur inquiet, puisant son expérience aux quatre bouts de son agitation, BHL n’enseigne pas, il ouvre des voies, et j’ai surtout le sentiment de sa part intime.
Les mimes ont enterré mes amours dans l’oubli du mensonge des règles de la dernière millionième partie de mon univers conditionné par la voie des airs.

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