dimanche 30 avril 2017

Luce Caggini regarde " Le Jardin des Délices " et interroge Jérome Bosch






« Le Jardin des Délices »,
Ça m‘agite.


 


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Silences secrets de l‘âme.
Exhibition de corps nus qui imposent silence.
 Coup d’archet de l‘artiste qui aurait dispersé des corps vivant dans le mutisme du reste de la mêlée pendant un temps de Beauté.

De ma cage cristalline je regarde les personnages de Jérôme Bosch vivre dans un monde de fiction. Fiction de roses de verts tendres perdus  et retrouvés derrière un mur de verre.

Peindre des petits hommes jetés en pâture sur la terre, matérialiser des corps nus dépourvus de poils ,exposer un mélange de madones et d’ éphèbes venus de nulle part puis les éparpiller dans des jeux mutins, c’est musicalement romantiquement adroit c’est aussi un jeu de peintre compatissant , un jeu de repentir, un jeu nuptial, aromatisé, malin pour un Maître de la Confrérie Notre Dame .
Peindre mentalement des jeunes filles amoureuses au creux des melons et des choux c’est aussi unir deux mille chromosomes de même composition, de même relation paradant pour le plaisir d’un donneur de sperme sans avoir jamais joui. L’artiste nu ou chamarré, pauvre, riche ou misérable mû par la passion ou mené en bateau par les retombées d’une Confrérie étendue en Hollande mit un temps fou pour éteindre les ardeurs des petits meneurs de plaisirs mimant des êtres indéniablement inassouvis des joies de l ‘amour.
Ces muses peintes pour  un  petit  moment  à l’état de fleurs dispersées sur deux rives entretenues miraculeusement par Dieu lui-même avec, entre temps, un sacré penchant pour la joie d’être omniprésent  eurent vent de leur destin mais ne purent jamais devenir femmes.
Regarder au-delà de la toile la brûlure du désir ardent d’un maître des nus et des morts et mettre en miettes en trois lignes deux univers en face l ‘ un de l ‘autre tels que le paradis et l ‘enfer mais garder l’œil ouvert.



Une artiste  de passage désireuse d’être réellement en phase avec «  Le  Jardin des délices » :
- « Je donnerais ma vie pour entrer dans le Jardin des Délices, pour mériter le titre adorable de reine des ondes de mémoire mariale, parmi des  reines de  chair blanche murmurant des noms de fleurs qui ne verront jamais le jour, laissant filtrer leurs méditations puisées au cœur de ces mêmes fleurs , petites prêtresses entourant un Dieu nu adorant deux rois du monde : le rire et la joie de vivre ..
Parmi la multitude des nageurs, plongeurs, ondoyeurs de la verte campagne seul un être démesurément  bon  et  doux entrerait dans le « ardin des Délices » en moins de  cent pas du lac mythique à l‘ unique condition d’être relayé par Christ montant au  ciel  à petits  pas car ni les  hommes ni les monstres ne mettent un masque sur leurs vulnérabilités ou leurs passions.
Une réalité en pierres et en creux de même mesure, un assemblage  irréel met en scène des corps nus et sans chair en pause de vie, privés de mémoire pareils à des momies articulées.
Esprit en pierres ou muses en  papier , un  mur de verre ne saurait défendre les  doux charmes des magiciens donneurs  de sang et des magiciennes réelles du « Jardin des délices » de  me perdre  en  chemin .
Une densité rarement donnée à la vision d’un médiocre endroit unissant mues et mimes de la vie dans un silence de Bal des Maudits tels les fossoyeurs de la moitié du vingt et unième siècle. ».

-Jérôme Bosch :
« C’est peu dire! Même un peu de monstruosité était nécessaire à la mue d’un siècle de momies perdues de vue depuis Dante. Au milieu des Romaines des nudités, des nonnes et des dangers endurés avec joie et cruauté pour égayer les monastères un mélange d’élégance, de vision animale, de sexualité ne pouvait que réveiller les mouches du sommeil de la fin de ce siècle nourri de rites punitifs mettant la femme dans le carcan des imams du 21 ème siècle.
Un petit coup de rouge de Monticello serait le bienvenu dans Mon Jardin des Délices car nul ne saura jamais comment et pourquoi un animal aussi gros qu’ un cochon peut agiter une artiste comme toi , mais si tu montes au ciel du panneau central tu verras des joies et des peurs dans les yeux des agités d’ un siècle peureux des Dieux mystérieux de l’Olympe ».
-L’artiste :
« Mondialement, pénalement, municipalement et même normalement, dans ce petit orifice qu ‘est le monde de l ‘Énorme, même un demi mouton que l’on dit doux comme un agneau mute et ruse comme un serpent. Dans ces mutations purement initiées par l’agencement des éléments génétiques bougeant dans un temps ou dans un autre, doucement ou violemment, minutieusement ou grossièrement, la plus belle créature ne mettra que quelques secondes à devenir la mouche ou la femme du Roi de la Cité de Dieu.
Aucune omission, aucune entreprise de mue ou modification, aucune réflexion seulement un petit chemin moins rapide, une rumination douteuse et les petites mignonnes mourant d’amour, mendiant les faveurs des dompteurs du plaisir, punies, mourront de mille manières comme des bombes cachées une par une dans les entrailles d’un orque monstrueux.
Myrtilles cerises groseilles nues ou crues mettent un centième de seconde pour divertir un jeune homme coincé entre un geai donneur de cerise lui-même muselé par deux paires de cuisses pendant que des empreintes de femmes reines d’ un corps sans sexe prient un Dieu militant pour mener une danse en prise directe avec le paradis d’Allah ».

Donc entre belles et beaux ni réalité ni rêve seulement netteté sous vide et indécision de sexualité pour de virtuels Délices. …..



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