samedi 28 avril 2012


Je  vous  écris d' Oran







Pas de très grandes avenues bordées d' arbres à Oran mais la lumière qui tombe sur les trottoirs , les gens , les maisons.
La lumière qui prend sa source dans la Méditerranée qui vit là, à mes pieds.

Cette mer me donnait le courage de mentir, me sauver de la maison , mentir sur ma destination,car je m 'adonnais au soleil en échappant à la surveillance de mes parents. Une force centrifuge me chassait dehors , pour m 'envoler .
Bonheur . L 'appel du large , c'était pour moi une façon de prendre possession de ma personnalité .
Dans ma vie de femme centenaire, je m ' imagine dans ce corps souple et doré, un élastique dans les cheveux, au temps ou les filles découvraient la queue de cheval et la taille de guêpe .
Je ne dois qu ' à ces fugues de faire revivre ma terre de naissance , une ville fantôme ou je me laisse aspirer autant que régénérer quand j 'en éprouve le besoin très fort de rentrer à la maison .
Je dois avouer aujourd ' hui que j 'ai besoin d' un plan de la ville pour ne pas me perdre , car si je réinvente ma jeunesse, je dois , pour ne pas me perdre de vue retrouver mes yeux anciens pour voir de ce coté du monde
Ce voyage sur des traces un peu floues maintenant, est dépourvu d' hiver  d'automne, de printemps . Ce ne fut qu ' une jeunesse d'étés. Jamais eu de pluies, de vents froids.

Seules quelques excitées de la fourrure pour se faire voir à l 'Opéra ont sombrer dans un ridicule incongru .
Mes liens me cimentaient à cette cote d'Afrique du Nord au point que passée de
l 'autre coté de la mer, je me laissais envahir par un eczéma géant sur tout le corps. J 'entrais dans une épicerie sans savoir ce que je voulais et je fondais en larmes .
Un jet venait d' exploser faisant deux cents morts, ça me laissait froide , c'était juste ailleurs , la vie des autres .
Communication , off.
Temps : off

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