Pourvu que je danse sur le Mont Chauve comme la luciole du Nouveau Monde

 Le tueur  fou 
Pendant que le tueur diabolique de la Syrie  fauche  son peuple martyre , je peins et Frida  demande à Laura Diaz de rassembler les éléments de toutes les laideurs  éparses , les  calvaires , les amputations  ,les bouts de chair laissés par les combattants de Alep, les réfugiés puants d’ angoisses dans  leurs chiffons, tous  ceux qui ne  crient plus parce qu’ ils crèvent  entre  deux tonnes  de douleurs  dans leurs reins , les errants désorientés ….


Je ne dors pas 
Je peins la bestialité , la sueur 
Je fais  un tour  au Nouveau  Monde pour  rencontrer  un alizé , capricieux mais léger 
Je peins le bruit  et la fureur et  ça ne se voit pas 
Mes oiseaux s’ envolent avec  des épineux dans les plumes, pendant que  les  acharnés de la liberté , les gueux héroïques en effervescence , à Ohms, à Alep, sur leur terre  en fusion, abandonnés, meurent en marge des discours  des marins de Montargis  en casquettes à galons dorés 
Appartient à  l’ artiste de faire apparaitre  les murmures de prières , d’abattre les murs des prisons , agrandir  les cieux,  laisser les cages de l’ immonde pestilence de la haine se décomposer  pour que les vents rugissent  de suppliques vers des  cieux attentifs dans l’attente de l’apaisement 


Dans une  ronde  invisible infernale de sueur , de bestialité , les nouvelles affluent , envahissent  mon espace dans  leurs chars 
d’ assaut  .
Tandis que mes souvenirs  personnels s’ évanouissent ,les images projetées sur le papier deviennent  lourdes de plomb  et chutent dans un abime où mon œil  exercé se referme, trop désireux de s’ élancer vers des mers , des cieux resplendissant de lumières pendant que heure  après heure , ils tombent, massacrés.


Laisser une trace d’amitié  pour le monde universel  souffrant , c’est l’agenda  de l’artiste  en amont de la Jérusalem céleste dont,  dit - on rien ne sera compté si ce n’est en pierres de lune pareilles à des armoiries ardemment choisies entre  les deux rives de la Méditerranée 
Mais n’est-ce pas  renaitre  que d’ être  amante et mourante  à la fois ?