mercredi 3 avril 2013

Chéri , vous permettez que je vous appelle Monsieur le Rabbin?













Entre chaque chapitre , un petit mot de sagesse venu je ne sais
d' où qui me remettra les idées en place.
Donc :



Inter chapitre I
Ma chère muse de campagne, l 'agenda d'un vie est complet quand le magnifique mot de Aum est enfin prononcé. Donc tu peux parler de mort seulement quand tu es en vadrouille parmi les étoiles de la Mer de Marmara, celle qui a été publiée en l 'année romaine du douzième millième siècle après J.C.
Ton père et ta mère ne sont donc pas encore admis à être en dehors de ta vie .
En racontant partout tes amants et tes amours, tes parents sont tout à fait susceptibles de te voir et t 'entendre .
Ma chère muse, nouer un lien avec le ciel c'est nouer un lien avec toi même .
Juste un mot de plus, miroir est anagramme de roman !

Chapitre  II




II



Taghrid , c’est mon nom, un nom qui est né entre Tarifa et Tanger. Entre deux rives, clouée entre rêve et réalité, divisée entre passion et trous de la passion. Entre lui et moi ,entre la forte en amour,et le fort en glissades.
Il faut prononcer Taghrid en avalant le « ta» et se laisser aller au «ghrid »
J’ai ouvert les yeux, j'ai aimé la mer, je suis née à ses pieds, dans une famille de cristal, dans un bain de lune; elle m‘a rendue belle, elle m‘a sculptée, je suis lisse comme un galet, je glisse entre les hommes, entre leur sexe, avec tout l‘élan de ma fémini­té.
Même propulsée à Mac 2, ma vie venant des livres nourrit mes rêves et mes jours de joies et de peines virevoltant e pleines lumières

J'ai atterri dans les bras de Talley­rand, de Dante de Barry White et quelques autres.So good....so good.....so good......
J’aime les hommes, j’aime les femmes. Mes amies sont belles. Chaque matin est une joie, chaque soir une constellation d’ hommes .
« Nelle mezzo del camin di nostra via
Me retrouvai per una selva oscura
che la dritta via era smaritta.

Son papier à la main, Taghrid dégringole pieds -nus pour ne pas glisser sur le bois ciré de l ‘esca­lier torticolis. Entichée de ce chant, dans une langue à peine découverte, toute la mati­née se passée à le dire, le redire jusqu‘à le savoir par cœur, se la jouer star devant le miroir comme une Eleonora Rossi Drago des années cin­quante déni­chée dans les annales-ciné.

-«Que nel pensier rinova l a paura... »là, il faut in­fléchir la voix, accentuer le « pen, le no, la pau »
Jouer, séduire entraient dans le paganisme d'être femme jusqu 'àu dernier souffle .
Séduire.
Qui? Elle ne savait pas encore; une marche sur la pointe des pieds, un verset, une contre -marche, un accentuendo, une marche, un glissando, une contremarche, un diminuendo .

L’été n‘en finissait pas, lui aussi se mettait à faire le beau . Un été indien en plein coeur de l'île .
Ça tombait plutôt bien, les rentrées d’ar­gent étaient intermit­tentes, Taghrid n’ayant pas de dis­positions parti­culières pour financer son installa­tion, plus tard il faudrait chauf­fer la maison .

Monter, descendre, nourrir les murs d'amour, ­ dans cette épicerie de quartier transformée en pa­lais d’été, une oc­case à trois sous. S’emparer de l‘es­pace, ronronner dans la solitude des agents du silence, en faire son milieu naturel en attendant l‘évènement .
Les vitrines de la devanture avec leurs rideaux de plastique ache­tés en rouleaux, froncés et mainte­nus avec des clips, tamisent doucement la lu­mière crue et lui permet de se dé­placer de haut en bas sur trois niveaux, une petite culotte sur le dos , les seins à l‘air .

L éloignement avait joué dans le bon sens pour Taghrid; après un séjour de plusieurs années sur
l‘île de son marin de grand-père, un grand sec aux yeux bleus, elle avait sauté à pieds joints sur un cargo en partance pour New-York City et fi­dèle à son ancêtre blond avec le même esprit
d' évadé perpétuel ce ne fut pas Shanghai mais Brooklynn qui l'avait accueillie.
Sa petite fille n‘avait rien d’une suédoise. Ni grande, ni petite, ni grosse ni maigre, ni blonde ni très brune, rien de très remarquable, sauf l 'héri­tage de son son nez droit et un air de gitane éga­rée dans un parc du siècle des lumières. Inclas­sable à la cour, elle se­rait tombée amoureuse de son Talleyrand, vite fait, éperdue qu‘elle aurait été d’un esprit en per­ruque chaussé d’un talon de fer .
D’ailleurs, dés la dernière page du Talleyrand de Orieux, elle décida de se donner au plus haut ni­veau de la politique .

Les vieux du village avait connu son grand -père. De lui aussi, elle était tombée amoureuse. Don ou pathologie, cette fille pou­vait tomber amoureuse des photos, des vers de Dante ou d'un nom de rue. Étonnée de tout, absente de rien, il lui fal­lait constamment mettre à jour sa pierre de vérité; comme une scienti­fique qu‘elle n’était pas, elle cherchait. Ne pas creuser eut été une anesthé­sie à contrat indéterminé.
Dans ce village, les murs suintaient de la limpidi­té de ses eaux, les vieux disaient que cette eau -là avait rendu ses habitants très in­telligents .
Avec la même énergie, elle était aussi tombée amoureuse des lieux .
Cette force venue, ce feu, elle en suivait la trace dans ses veines comme une basse continue à
l 'assaut de son âme, une vie réinventée, n'hésitant pas à engager un dialogue avec Socrate ou son marin de grand-père à condition que la magnificence d' un joueur de mirliton lui en don­na l 'occasion.
Socrate, parlons-en. Elle avait compris décem­ment que Socrate pour être logique avec son dis­cours des rues ne s'était retranché de la vie que pour aller vérifier de plus près que retourner à la connaissance n 'avait de sens, pour ne pas hu
milier Platon qu 'en buvant un petit coup de cigüe .
Vivre est une fête, s’aimer une né­cessité. Je te vois, je te parle, je te prends dans mes bras, je te bénis le jour et la nuit: that's a wonderfull word .
Les choses de la vie l'attendaient derrière une porte et subtilement ou à coups de pioche, elle unissait croire et savoir pour briser l'omerta du moment, s'engouffrer dans le désir de connaître et rompre la façade des mots et des hommes .

Sa tentation d'apporter un sens à l'art de vivre se heurtait déjà à la confusion de paraître alors que elle ne voulait que être, prête à accepter une dé­chirure, une destruction. Son aptitude au bon­heur lui garantissait outre mille petites morts un enga­gement dans le sonnet d'un Dante éperdu d'amour pour le paradis des hommes et des femmes sur­tout pour les magiciennes sans li­mitations.
C'est là que je devenait pe­sant, opposé à l'image de la sylphide. Faire fi des muscles d'acier pour la performance ? Résonner comme le «Troppo Ros­so» quand on ne dispose que d'une petite corde sensible, se répandre en harmonies avec un seule note. S'inventer .
Ne pas être le pia­niste au cul plat sur sa chaise, ne pas lire le discours du secrétaire, être l'autre qui saute dans l'invisible pour en revenir avec des miettes de signes, des couleurs, une sonatine de Mozart en méta résonance. Écouter Slatoslav Richter dirigé par Wislocki dans le vingtième de Mozart avec les anges musiciens de Memling.
Mais une distance dansée entre tango et menuet jetait un aimable doute sur vie et mort de Marie vierge ou nymphomane, pucelle ou démon de la bible.
Taghrid enchantait son entourage avec son opéra de chiffons, d' oripeaux de monade parce que art et vie ne pouvaient être dissociés dans cet en-
semble de parades, d'ombres passantes sans être ni l'une d'elles ni plus ni moins qu'un chaman dont les visions ne sont que des ornements venus lui apporter une donnée sans plus de valeur qu'un argument radieux pour se donner la preuve de son existence sur terre .




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