mercredi 2 mars 2016

Plaquer un magazine littéraire ,sans état d' âme ,s'amuser des commentaires et se faire une idée juste d' une gauche carbonisée




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OPINION

Ecrit par Luce Caggini le 13 février 2016. dans La une, Ecrits
OPINION


Un emploi du temps à temps complet en un jour de trente-six heures, une semaine de trente-six jours et trente-six chandelles en moins de trente secondes. Jérusalem à temps complet.
Les Murs du Kotel tirent le rideau et nous en restons éberlués effondrés.
« Bataclan » : Paris défiguré.
Cicatrices sur les visages ivres de chagrin. Yeux dévastés sur les pierres tombales.
« Figures-Doubles-Prismes » de Pierre Boulez :
– Pourtant on ne se connaissait pas quand tu a écrit cette œuvre retentissante de vérités.
– Tu réponds : « majestueusement accordée à ta vie ».
– Moi : Vision picturale affolée, apaisée détruite, reconstruite sans savoir que les morceaux n’ont pas besoin de moi pour revenir à leur place, ou à la place qu’ils choisissent pour moi. « Figures-Doubles-Prismes » saute, danse et se casse le nez sur la dalle dure. Du temps de ma mère, mes tempêtes trouvaient refuge. J’entends mes cris d’enfant et mes cris de mère effrayée par le monde meurtrier de mon fils.
Productrice rutilante de paillettes asséchées par un coup de sirocco, j’ouvre la cérémonie des Oscars pour des acteurs qui ont l’exigence que l’on est en droit d’attendre en ces temps mauvais. Les trophées ont des allures de lauriers, un parfum de grand dérangement, une saveur de carton pâte car mon discours ne porte pas plus loin que ma propre vision des murs de l’Élysée.
– Merci Monsieur Finkielkraut de savoir être Français, de parler notre langue avec et sans accent et laissons les ordures se dissoudre dans les décharges : « taisez-vous pour le bien de la France » pourrit dans les bas-fonds d’une autre terre dont le seul nom a endeuillé nos familles. Tant que vous serez debout, la mèche au vent, nous nous sentirons à l’abri, chez nous.
– Merci Monsieur Moax de m’avoir fait comprendre comment une terre de naissance enkystée dans des décennies de corruptions avec parenthèse de barbarie m’a ramenée sur un sol ferme sans nom, qui ne se sauve pas sous mes pieds. L’autre qui était le sceau de ma naissance a dérivé, a glissé ce jour sans que mon cœur se trouble. Merci d’avoir introduit dans ma mémoire que l’oubli est un état dont on ne sait plus dire ni le début ni la fin, un état qui subsiste sans faire mal, sans rendre heureux, un état qui estompe jusqu’à l’étonnement. Bref, un décès d’état conclu sous mes propres yeux, un Titanique pacifique, tout effroi éteint. Telle est la force d’une image dissoute pour l’homme sans ombre. Acte de décès ou de naissance, c’est au choix.
Si Herbert Hoover et Lou parlaient le mandarin nous ne savons pas vraiment la langue de François Hollande. Entre Pavane pour une infante défunte et Madame de… entre Ravel et Max Ophuls, spectateurs et auditeurs bloqués dans la rame de métro, ligne inconnue du conducteur du wagon, ils tripotent des nouvelles mâchées, remâchées.
– Merci Bernard-Henry Levy pour ce livre ami : L’Esprit du judaïsme. Je suis prête à l’ouvrir comme on ouvre la porte à un vieil ami que l’on a un peu brocardé, séducteur par nature, inattendu souvent. Augustin du 21ème siècle, chercheur inquiet, puisant son expérience aux quatre bouts de son agitation, BHL n’enseigne pas, il ouvre des voies, et j’ai surtout le sentiment de sa part intime.
Les mimes ont enterré mes amours dans l’oubli du mensonge des règles de la dernière millionième partie de mon univers conditionné par la voie des airs.

A propos de l'auteur

Luce Caggini

Luce Caggini

Peintre. Ecrivain
Histoire  de  Luce  Caggini
Ma  biographie  c’est  l ‘histoire d’ un  pays, l’Algérie  coloniale qui m’a vue naître où j’ai grandi, l’Algérie indépendante qui m’a déconstruite.
Au fil du  temps s’est  édifiée en moi cette force  grandissante, réparatrice , bienfaisante qui me  nourrit d’ un  nouveau  sens de mon histoire.
Toutes ces années passées entre deux  rives, sans jamais accoster.
Dieu  merci, on avait des photos.
Le  moindre détail revenait réveiller la mémoire dont on ne savait plus si on voulait la garder ou l’expulser.
Je vis aujourd’hui dans une maison confortable, entre des murs épais, « Ma terre dans la tête  »  dans un lieu sans nom, peuplé d’ombres.
Un souffle d’air chaud me transporte mieux  que  ne le ferait un « Mystère-Falcon 20 »

Commentaires (11)

  • Gilberte

    Gilberte

    15 février 2016 à 15:25 |
    Comme il est dit dans un commentaire, « humanisme et bonheur », mais aussi, j’ajoute, « poésie et originalité », je ne connaissais et voyais que cela en Luce.
    A présent, je suis déçue, choquée, et je ne comprends pas pourquoi, dans ce texte-là, il ressort violence, rejet, intolérance, et plus aucun humanisme.
    Il me semble que, judéophile ou pas, rien ne justifie le racisme anti-arabe ("ordures", "décharges", "bas-fonds", "autre terre", "chez nous", etc...
    "Chez nous" c'est où ? en France ? en Algérie ? ou sur la terre ?

    lilou

    14 février 2016 à 20:08 |
  • Faut il plaire pour éviter l'excommunication?


    • Jean-François Vincent

      15 février 2016 à 05:58 |
      Très bonne question!

      Jeanne Chavenon

      14 février 2016 à 11:11 |
  • Quand on voit autant de commentaires, pour un tel titre, on vient lire ! Quant à moi, visiteuse épisodique de Reflets du Temps, mais toujours avec plaisir, je n'ai pas – comme d'autres intervenants – une grande familiarité avec les textes de Madame Caggini, ni du reste, avec sa personnalité ou son passé politique. Pour autant – étant historienne de formation, les contradictions m'insupportent : Quand je lis qu’elle fait appel à des référents qui ( on peut le supposer), ne la soutiendraient pas dans ses prises de positions nettement «  Français de souche » ! ni Bernard Henry Levy, dont le livre est à peine en librairie, dont l'appartenance courageuse à la Gauche ne s'est pas démentie, ni le positionnement sur le Moyen Orient, sans doute très différent de celui, prôné ici. Ni Yann Moix ( si c'est bien de lui dont il s'agit), dont la ligne politique ne se retrouverait pas dans un tel texte. Ni, du reste, l'élégance d'un Finkielkraut, bien éloigné de toutes les «  décharges »... il semble que l'auteure de ce texte se soit bien éloignée de ses bases. Triste.


  • Jean-Luc Lamouché

    14 février 2016 à 09:52 |
    Je connaissais un peu Madame Luce Caggini, ayant d'abord lu ses "billets fous" qui donnaient une touche originale à Reflets du Temps, ce site de débat généraliste auquel jai l'honneur de participer depuis sa création, puis étant passé avec elle à quelques contacts autres (directs ou indirects) sur l'actualité (notamment). En fait, je "croyais" connaître cette personne, qui se présentait comme étant "de gauche", issue d'une "tradition communiste" et "suivant Jean-Luc Mélenchon" aujourd'hui (toutes ces formules venant d'elle-même). Et puis, à la suite d'éléments qui me sont apparus au début comme incompréhensibles, tout en essayant de saisir ce qui lui était arrivé, étant donné ses publications développant une islamophobie de plus en plus systématique et d'une violence écrite inouïe, j'ai d'abord essayé de dialoguer avec elle ; mais, assez rapidement, cela devint totalement impossible et elle décida de rompre nos contacts.
    Et puis, après cet acte violent (encore un !), j'ai réfléchi. Et voici les conclusions auxquelles j'en suis arrivé. Madame Cagggini est probablement passée sous l'influence d'un groupe nationaliste ultra, à partir de la Corse, peut-être en rapport avec les résultats des dernières élections régionales (?) Elle m'avait d'ailleurs écrit qu'elle soutenait à fond les nouveaux élus de l'Assemblée de cette région et qu'elle "siègerait en-haut" (dixit) de celle-ci ; ce qui est parfaitement son droit. Il est bien connu que l'on peut complètement changer de positionnement idéologique en fonction des groupes de personnes que l'on fréquente. Il se trouve d'ailleurs que quelques éléments du Front National, en Corse, n'hésitent pas à la soutenir, en rapport avec son islamophobie de plus en plus marquée !
    Ce qui est certain, c'est que Madame Caggini ne peut plus se réclamer de "la gauche", notamment du Front De Gauche de Jean-Luc Mélenchon, et ceci pour une raison très simple : elle est envahie par la haine nationaliste qui a déferlé sur la Corse il n'y a pas si longtemps à l'égard des musulmans, avec des slogans du type : "Arabes, dehors !". S'il lui reste une vision sociale, Luce Caggini n'est plus celle que nous avons connue, puisqu'elle est devenue, au mieux, "sociale-régionaliste"... Adieu, Madame, car je regrette celle que vous étiez... avant...


    • Bernard Péchon-Pignero

      14 février 2016 à 18:04 |
      Evidemment, cher Jean-Luc, ce que vous révélez là des dérives caginiennes donne à penser qu'il y avait dans sa chronique un peu plus que du poil à gratter. Mon optimisme me perdra. Au passage, bravo, ami, pour vos chroniques toujours passionnantes.
      Répondre
  • Robin Forel

    13 février 2016 à 19:18 |
    Comme à mon habitude, je ne vais intervenir sur ce texte qu'en ce qui concerne ses structures de communication, puisque c'est mon domaine prioritaire de connaissances. Je dois dire que j'avais lu de nombreux "billets fous" de Madame Luce Caggini, textes qui me posaient un problème double : ils me surprenaient par leur hermétisme voulu (je n'en n'ai jamais douté) et me plaisaient en raison de leur originalité. Et voici qu'avec cet "article", tout change... D'abord, en ce qui concerne la forme : Madame Caggini propose à lire ici un article dans lequel sa communication devient très nettement différente, ressemblant à certains égards à une sorte de "papier" (comme on dit dans la presse notamment) d'éditorialiste (dans le meilleur des cas) et à un "sur-tract" (au pire). Ensuite, sur le fond, quasi explicite.
    Prenons quelques exemples...
    "Jérusalem à temps complet"... "Savoir être français"... "Laissons les ordures se dissoudre dans les décharges !"... "Nous nous sentirons à l'abri, chez nous"... "Un sol ferme"... Etc... En communication pure, je dirais donc - et que cette Dame, que je ne connais pas, me pardonne de cette analyse que je vais faire (si elle la trouve par ailleurs criticable et même injuste), qu'elle est atteinte par ce que les Démocrates américains appellent "Le syndrome Donald Trump" (qui s'éloigne de plus en plus du "populisme" pour en arriver à une forme de "néo-fascisme").. Pour moi, à moins que Madame Caggini n'accepte de nous dire nos erreurs d'interprétation (car j'ai lu les autres commentaires liés à son texte, cela va de soi), les choses sont malheureusement trop claires, l'identitarisme (parfois sous la forme de l'intégrisme religieux, mais aussi nationaliste) étant devenu le principal mal - destructeur potentiel de la démocratie - en ce début de XXIe siècle.

    Danielle Alloix

    13 février 2016 à 15:00 |
  • Où en êtes-vous, Luce Caggini , pour signer tel brouet au fumet regrettable ?? vous, dont les peintures ruissellent d'humanisme et de bonheur, dont les écrits ( billets fous, je crois) ont ici – hélas, trouvé nettement plus fous qu'eux, et plus aux antipodes que tout ce qui – chaque semaine, ou presque, nous amenait vers votre belle écriture. Litote que de dire qu'on ne vous reconnaît pas. Nous, on ne se reconnaît pas dans ces lignes. A vous revoir, dans d'autres billets plus inspirés, plus nécessaires...

    Martine L

    13 février 2016 à 14:52 |
  • Que le contexte soit très anxiogène, est un fait, partagé par chaque citoyen. Après on aménage « sa citoyenneté » en conscience, en croisant les sources d'information, évitant le piège de la curieuse pensée unique, qui anime ce texte. En utilisant ce qui reste en soi, de mémoire historique. En réfléchissant, simplement, en humaniste qu'on veut être. Les généralisations – surtout cela - les prismes à facette unique, les petits bouts de lorgnette embrumée, conduiront l'auteur de ces lignes au chaos de soi. Le pays est gouverné, lui. Et, le texte ne dit pas un mot – exemple d'une mauvaise foi interrogeante – des mesures sécuritaires en œuvre ou en projet, de nature – pourtant - à rassurer le petit monde dont on se réclame dans cet « opinion », qui ne peut mieux porter son titre, dans une démocratie, et une presse démocratique...



  • Bernard Péchon-Pignero

    13 février 2016 à 14:49 |
    Jusqu’à ce jour, j’avais à l’égard de RDT le genre de prévention que Groucho Marx exprimait sur un club select de New-York auquel, à peine intronisé, il envoyait sa démission au motif qu’on y accueillait des gens comme lui. Mais je me disais que ce blog ne pouvait être un lieu de perdition absolue, bien qu’il me publiât assez souvent, puisqu’il accueillait aussi dans ses colonnes Madame Cagini dont je n’ai jamais compris ni les propos, ni les opinions, faute de savoir les y décrypter dans une prose délibérément éruptive et abondamment allusive, reflétant de toute évidence une vaste culture. Encore que, dit-on, la culture, comme la confiture… Bref, tant que je ne comprenais rien à ce qu’écrivait cette dame, conformément, semble-t-il, à la foule des lecteurs de RDT qui ne se précipitent pas pour commenter ses chroniques absconses, je pouvais supposer que l’auteure, si elle avait des opinions, avait la délicatesse de les dissimuler dans le labyrinthe d’une écriture poético-lyrique qui ne manquait pas d’originalité. Il semble que la présente chronique soit de nature à friser l’excommunication. Elle s’en tire avec un simple avertissement en caractère gras qui a appelé mon attention et m’a donc incité à la lire. Je m’avoue un peu déçu. C’est beaucoup moins bon que d’habitude. Certes on y voit poindre après d’obscures incantations un semblant de profession de foi qui sent un peu le fagot mais il n’y a effectivement pas de quoi brûler la sorcière pour si peu. Les sinueuses déclarations d’affection de Luce Cagini à un académicien, à un philosophe connu pour ses cols de chemise ouverts et dont elle n’a pas encore lu le dernier ouvrage, ainsi qu’à un troisième individu non identifié mais certainement honorable, ne m’ont pas paru mettre la République en péril. On lit et on entend hélas bien pire ailleurs. RDT peut continuer à revendiquer un éclectisme louable en publiant des chroniques de tout poil, y compris du poil à gratter.

    Jean-François Vincent

    13 février 2016 à 13:23 |
  • « L’autre qui était le sceau de ma naissance a dérivé », dites-vous Luce. Vous voulez sans doute dire par là que les altérités ethniques et culturelles qui constituaient l’Algérie coloniale, dans laquelle vous avez grandi, vous étaient alors familières…mais alors qui donc a dérivé ? L’autre ou vous-même ? Cet autre que vous côtoyiez, apparemment en harmonie, serait-il devenu ces « ordures » que vous décrivez, destinées à « se dissoudre dans les décharges » ?
    Sachez, Luce, que votre philosémitisme - que je partage, vous le savez - ne vous exonère en rien de l’accusation de racisme anti arabe, forme plus crue et moins hypocrite de l’islamophobie, dont vous vous faites, ces derniers temps, la porte parole.
    Vous valez mieux, Luce, que les graffitis – orduriers pour le coup – qui salissent les murs d’Ajaccio : « Arabi fora », expression extrême – et extrêmement raciste – d’un nationalisme auquel vous vous êtes ralliée. Réconciliez-vous avec l’autre Luce ; et n’oubliez pas que, pour vos nouveaux amis, vous aussi, la « pinzuta », vous êtes…une autre!
    Répondre

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